Gaël Davrinche s’empare du portrait de George Washington exécuté en 1800 par l’artiste américain Robert Field, d’après une peinture de Gilbert Stuart de 1795. Portrait mondialement connu par sa présence sur le billet vert américain.
Il en a réalisé 101 versions sous la forme de monotypes – procédé d’impression entre estampe et peinture – ici fidèlement reproduits. Cette accumulation révèle le travail pictural de l’artiste, sa manière personnelle de se dégager du sujet et du symbole pour s’attaquer aux problèmes de la «Peinture contemporaine» : le rapport à la technique et à la dextérité – entre arrogance et irrévérence – et à la référence à l’Histoire de l’art – entre amour et haine. Les frontières se brouillent : multiple unique / unique multiple, bien peint / mal peint, beau / laid…
Gaël Davrinche sape, maltraite, tord un exercice de style – celui du portrait d’un personnage célèbre – pour le transformer en «une expérience de peinture» qui prend tout son sens dans cette édition où le feuilletage des pages en donne une lecture exhaustive et singulière.